Musées, vestiges et sites patrimoniaux

Traces de peuplements anciens, rites... tous se succèdent pour vous apporter plus d'éclairage sur notre histoire. Faîtes un bond dans le temps au travers de nos beaux paysages et replongez dans le passé de Mayotte.

Musées 

Ecomusée du sel - (Bandrélé)

Site de fabrication de l'Ecomusée du sel de Bandrélé/Crédit photo CCSud

Le Sud de l'île comprend le seul site de fabrication artisanale de sel local encore en activité à Mayotte. Entrez dans le quotidien des mamas Chingo et découvrez des savoir-faire ancestraux : leur technicité parfois insolite vous conquerra. 

Horaires d'ouverture : Du lundi au samedi de 8h à 16h ( saison des pluies ) ; Fermeture à 17h ( hors saison des pluies ) 

Boutique de l'Ecomusée du sel de Bandrélé/Crédit photo CCSud

Ecomusée de l'artisanat et de la mariée - Mzouasia (Commune de Bouéni)

Modèles réduits de lit nuptial/Crédit photo CCSud

En inventoriant les patrimoines de Mayotte, on obtient un aperçu de la créativité dont la population locale fait l’objet pour équiper son quotidien. Pour se conformer à l’insularité et à une économie nouvellement structurante, l’artisanat mahorais reste utilitaire, même s’il est certes moins développé que sur La Grande Ile (Madagascar). A Mayotte, ces objets traduisent davantage l'attachement de la population aux objets traditionnels qu’une nécessité absolue (ce qui peut être le cas dans certaines régions périphériques économiquement moins avancées). Ainsi, objets traditionnels et modernes se concilient. Les écomusées du sud et leurs artisanes vous confectionnent un beau voyage à travers le temps. 

Sites patrimoniaux 

Antana Bé Poroani (Commune de Chirongui)

Site d'Antana Bé et sa mosquée/Crédit photo DroneGo-CCSud

Une des singularités de Poroani reste son parler originaire de Madagascar (le kiantalaotse), véhiculé par les différentes migrations entre La Grande Ile et Mayotte, notamment par les premiers habitants d’Antana Bé. D’ailleurs Bakari Koussou, né en 1810 à Amabazou (Madagascar), devenu chef de l’insurrection des engagés de 1856 à Mayotte, est vraisemblablement rattaché à l’histoire du Sud. Ce dernier, d’origine sakalave, s’y serait établi, du moins y aurait séjourné dans ce même ancien village de Poroani. Celui-ci fut arrêté puis condamné et exécuté la même année à Dzaoudzi au rond-point dit de Firacho (rond-point de Four à Chaux) ; voici donc une autre piste pour un circuit patrimonial entre Grande Terre et Petite Terre. Aujourd’hui, associations et conseil citoyens mènent des actions de nettoyage ou de valorisation patrimoniale sur Antana Bé, notamment lors des Journées Européennes du Patrimoine. Ces initiatives s’attachent également à perpétuer la mémoire des habitants relocalisés d’Antana Bé. En effet, les fréquentes montées des eaux, inondant régulièrement l’ancien village, contraignirent la population à se déplacer plus en amont, ceci au milieu des années 1980. 

Site d'anciennes marées salantes de Poroani/Crédit photo CCSud

Cette opération débuta à la fin des années 1980 et durera près de 10 ans avec la contribution de la commune de Chirongui et de la Société Immobilière de Mayotte (SIM). Ainsi naquit le nouveau lotissement du Quartier 100 Villas. Les termes « 100 villas » employés à plusieurs reprises pour désigner de nouvelles constructions, raisonnent à Mayotte et pas seulement qu’à Mamoudzou, comme signe de renouveau et de faste. 

Par ailleurs de ce village caché dans la mangrove, s’observe aujourd’hui l’ancienne mosquée inscrite sur la liste des Monuments Historiques (cf. photo ci-dessus). Lieu symbolique, lieu de culte, cette mosquée donne sur une grande esplanade de marée salante d’où se faisait jadis l’extraction de sel. En plus des outils de forgeron présents sur un atelier très sommaire, une agréable plage de cocoteraie borde le tout. 

Site de Tani malandi - (Chirongui)

Site de Tani malandi/Crédit photo Ville de Chirongui
Tani malandi sur jeune mariée/Crédit photo S. Kassoumba

Le tani malandi, ou tani foutsi en kibushi (littéralement terre blanche) est de l’argile à base de roche kaolinique présente dans les hauteurs de Chirongui. Comme sur le continent africain et à Madagascar, elle est appréciée par les femmes enceintes et fait office d’anti-nauséeux. Elle permet aussi d’apposer marques et symboles sur le corps à l’occasion de rites animistes de transe. A Mayotte, le tani malandi est aussi apprécié comme produit de beauté, par apposition de motifs décoratifs sur le visage des jeunes mariées et des femmes lors de cérémonies culturelles (cf. photo ci-dessus). 

En dehors de Chirongui, c’est aussi à M’tsangamouji, plus au Nord-Ouest de Mayotte que le tani malandi est communément exploité. Cependant, c’est à Chirongui que la ressource est plus conséquente (« près de cent mille mètres -cubes »). Le tani malandi de ce site est plus appréciée à la consommation, car non mélangé à la terre rouge comme c’est le cas à M’tsangamouji. C’est également dans le Sud que le site a suscité l’intérêt d’exploitants industriels pour la fabrication de faïence. Les riverains y auraient reconduit les intéressés, gardant jalousement leur ressource. L’extraction du tani malandi, réalisée artisanalement à l’aide d’un morceau de noix de coco, subsiste malgré la difficulté des anciennes générations à transmettre ce savoir-faire aux nouvelles. Cette « activité » a permis à certaines familles d’en vivre lorsque le travail rémunéré se raréfiait. 

Pour vous procurer des pains de tanimalandi, vous pouvez vous orienter par le bouche à oreille vers ces artisanes (Samaouia Ali Mcolo, dite Mama Colo, ou Mama Jéni) ou vers la Ville de Chirongui. Pour plus de détails, cf. Guide Culturel de Chirongui, 2019.

Mausolée Bamana - Kani-Bé (Commune de Kani-Kéli)

Mausolée Bamana, Kani-Bé/Crédit photo CCSud

Lieu de culte et de recueillement, ce mausolée est un hommage  à un fervent combattant politique. Le sépulcre de Younoussa Bamana, "1er Président du Conseil Départemental" de Mayotte est aujourd'hui la dernière résidence d'un homme natif du Sud devenu un des visages phares de "Mayotte La  Française".

Vestiges 

Usine sucrière - Miréréni (Commune de Chirongui)

Vestiges de machines - Usine sucrière de Chirongui/Crédit photo Ville de Chirongui

Seule usine industrielle coloniale répertoriée à ce jour dans le Sud, Miréréni recense des vestiges de l’épisode sucrier de la fin du XIXe siècle, avec un ensemble remarquablement complet de machines. « Le domaine sucrier de Mirereni Be, créé au cours des années 1870, est une exploitation sucrière modeste où la production a duré moins de vingt-cinq ans. L’intérêt du site aujourd’hui tient à la présence, très rare dans l’île, d’un ensemble complet de machines et installations utilisées dans le processus de fabrication du sucre. », (Karibu Chirongui, un voyage en arts et histoires, Guide Culturel de Chirongui, 2019, p.70). Cette usine façonna aussi le visage des localités environnantes notamment celle de Miréréni, un des quelques villages bilingues de l’île. Une scission se note au niveau de Miréréni  Kéli, plus à l’Ouest et donc grandement peuplé de ressortissants de Poroani parlant un kibushi kiantalaotse ; et d’un côté Miréréni Bé, plus à l’Est qui compte les descendants de travailleurs engagés venus de l’archipel, enrôlés dans les usines sucrières durant la période de transition post coloniale. Aujourd’hui à Miréréni Bé on y parle un shimaore lui-même influencé par le shindzouani (parler d’Anjouan). 

Ancienne briqueterie - Tsimkoura (Commune de Chirongui)

Vestiges industriels de l'ancienne Briqueterie de Tsimkoura/Crédit photo CCSud

Plutôt « éphémère » selon les termes employés, la briqueterie de Tsimkoura voit ses premières pierres posées en 1989. Elle a aussi comme particularité la récupération d’une charpente métallique issue de l’ancienne usine sucrière de Dzoumogné (qui a connu rénovation préalable) et que l’on aperçoit encore aujourd’hui à Tsimkoura. Avec un effectif d’une vingtaine de personnes, la briqueterie tournait à plein régime (24/24h) et produisait de 8 à 10 tonnes de matériaux par jour. Il s’agissait aussi d’allier nouveau confort à moindre coût d’où la conception de brique compressée datant de la fin des années 1970, utilisée sur le nouveau concept de la Case SIM. Il en va de même pour la production de claustras que l’on aperçoit sur d’anciens bâtiments de la SIM place Mariage à Mamoudzou. 

Grace à la presse manuelle (de type “Testaram”) et à la proximité du gisement de kaolin chasse gardée, Tsimkoura expérimenta sur l’île, une production concourant à la terre kaolinique environnante, ce qui donna aussi à la brique sa couleur légèrement rose.

L’industrialisation même de la briqueterie et son fonctionnement, furent aussi du fait d’un briquetier familier des briqueteries de la « Ville Rose » métropolitaine. 

Malgré cela, la briqueterie de Tsimkoura n’a fonctionné qu’une année et demie (entre 1991 et 1993) et n’arrivait plus à répondre aux besoins de la production et de la clientèle. Une dizaine de briqueteries existèrent à Mayotte, comme on peut le voir notamment à Ironi dans la Commune de Dembéni. Aujourd’hui seuls les murs subsistent.

Entre récupération de vestiges coloniales (site de Dzoumogné) et savoir-faire toulousain, différentes époques et différents lieux ont laissé leurs marques dans le Sud. 

Pour plus d'information sur les monuments et sites (horaires d'ouverture, visite, etc.), veuillez vous adresser au Service Culturel des mairies suivantes : 

Hamouro/Crédit photo DroneGo-CCSud

Pour nous aider à améliorer les services de la Communauté de Communes du Sud, nous invitons toute personne ressource à nous contacter si des sites, vestiges historiques ou trésors patrimoniaux sont cachés non loin de chez vous ! Nos partenaires (Services Culturels des 4 mairies du Sud, coordonnées ci-dessus), le Musée de Mayotte (MuMa), les services culturels de la Préfecture (DRAC) et du Département (DCP + ADM) peuvent vous aider à préserver nos richesses (cf. coordonnées ci-dessous). 

N'hésitez pas à nous faire part de toute remarque susceptible d'améliorer le site internet définitif dédié au Tourisme dans le Sud.

A terme, nous vous solliciterons pour constituer une banque d'images propre au Sud ou pour la publication journalière de photos phares.

Les horaires d'ouverture physique du service Tourisme de la CCSud sont actuellement impactés par la crise sanitaire Covid-19, merci de nous contacter au préalable avant tout déplacement.

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