Diagnostic Agraire

Type de projet : Réalisation d’un diagnostic agraire sur le territoire de la CCSudDélai d'exécution : 5 mois de terrain et 2 à 3 mois de traitement et rédaction Date de livraison estimée : novembre 2019Date d'actualisation de l'article : avril 2020

Dans le cadre de la prise de compétence développement des activités économiques et pour répondre aux ambitions fortes en termes d’agriculture sur les quatre communes du Sud (projet de territoire), la CCSud a souhaité réaliser un diagnostic agraire de son territoire. Cette étude vise à mieux comprendre les réalités agricoles de la zone ainsi que les dynamiques de développement en cours pour en saisir les éléments déterminants.

Le diagnostic agraire fait appel à différentes disciplines telles que l’agronomie, la géographie, l’histoire, l’économie, la sociologie etc. Il a été mené d’avril à novembre 2019 par Julie Bardou pour l’obtention du diplôme Ingénieur en Systèmes agricoles et agro-alimentaires durables au Sud de l’école de Montpellier SupAgro.


La méthodologie employée se décline en plusieurs grandes étapes :


      • Contextualisation de la zone d’étude
      • Analyse paysagère
      • Reconstitution de l’histoire agraire
      • Typologie des systèmes agricoles
      • Caractérisation technico-économique des systèmes de culture, d’élevage et de production
Extraits du diagnostic Agraire (Bardou, J. 2019)

Après avoir réalisé 70 entretiens avec les acteurs direct du monde agricole local et modélisé les systèmes agricoles de la zone, la phase de traitement des données et de rédaction a permis de finaliser le travail avec deux documents (consultables en fin d'article) :

      • Le rapport du diagnostic final : Le système agraire du Sud de Mayotte en pleine mutation : l'agriculture face aux enjeux du territoire [Thèse - Mémoire] / Julie Bardou ; Montpellier SupAgro (Montpellier, FRA) . - 2019 . - Pdf [117 p.].
      • Le support utilisé pour la présentation orale du diagnostic qui permet d'illustrer le rapport.

Les premiers résultats ont été présenté en commission thématique du 10 septembre 2019.

Résumé : Avant la fin des années 1970, dans le Sud de Mayotte, l’agriculture était l’activité prédominante qui rythmait la vie quotidienne. En 1975, le peuple mahorais fait le choix de rester au sein de la France et renonce à l’indépendance qu’ont choisi les autres îles de l’archipel. A cette époque, Mayotte accuse un retard structurel important dû à une politique coloniale en faveur des investisseurs étrangers. La France va donc investir soudainement pour faire converger la situation mahoraise vers le droit français. La structure de la société va être complémentent métamorphosée et l’agriculture va perdre de son importance. Des postes vont être créés dans les administrations, les travaux publics... Les enfants vont être de plus en plus scolarisés et la population va doubler en l’espace de 20 ans. Dans le même temps, le différentiel économique qui se crée au sein de l’archipel entraîne une forte immigration en provenance de l’Union de Comores. D’un point de vue économique, l’agriculture va être de plus en plus reléguée au plan secondaire. Elle est, aujourd’hui, majoritairement pratiquée par des pluriactifs qui mettent en place des cultures vivrières (bananiers, maniocs). Les contraintes hydriques du territoire Sud font que cette situation globale à Mayotte est particulièrement forte. Les familles ayant des revenus extra-agricoles faibles et aléatoires voient l’agriculture comme un moyen de couvrir une partie des besoins alimentaires, voire d’améliorer le revenu principal. Au contraire, pour les familles ayant des revenus élevés et stables, l’agriculture est un moyen de sécuriser leur foncier et d’empêcher quiconque de se l’accaparer. Du fait de l’augmentation démographie et de l’urbanisation, le foncier auquel ont accès les jeunes générations, est de plus en plus restreint. Cette situation, couplée à un marché du foncier inexistant, font que peu de personnes peuvent se lancer dans une activité agricole comme première source de revenus. Aujourd’hui, rares sont les personnes au Sud qui vivent uniquement de leurs activités agricoles. Une grande partie des agriculteurs de la zone sont en réalité des agriculteurs immigrés qui ne peuvent être pris en compte dans les politiques de développements. Ce contexte agricole pose des problèmes en termes de professionnalisation et de structuration des filières.